
Le format, le type de mur (façade aveugle) et son emplacement au cœur du paysage urbain ont été les éléments déclencheurs de ma réflexion artistique. Portail incarne l’idée d’un seuil : un passage symbolique entre la densité effervescente de la ville et la sérénité apaisante de la nature. Comme une ouverture sur l’ailleurs, elle offre une échappée visuelle dans un monde parallèle. Qui n’a jamais rêvé, soudainement et sans effort, de traverser un portail et de se retrouver là où l’on se sent bien ? Pour moi, ce lieu rêvé est celui que j’ai capté dans cette image : un coin de nature brute et silencieuse, propice à la contemplation.
À travers ce format monumental, j’ai voulu transpercer l’imposant mur de brique, qui bloque l’horizon, pour y insérer une faille, un souffle, un appel à la respiration. L’échelle de l’image, sa profondeur et sa composition centrée créent une illusion d’optique puissante : l’œil est happé, et le corps presque invité à franchir le seuil. On ne regarde plus simplement une photo : on entre dans un autre espace. La murale agit ainsi comme un rideau qui s’ouvre, ou un décor en attente d’action – un parallèle direct avec l’univers du théâtre.
Cette photographie, aux couleurs chaudes et vibrantes, évoque un sentiment de calme. L’espace d’un instant elle transporte celles et ceux qui la regardent dans un état méditatif, où la nature agit comme un espace de ressourcement. Au centre de l’image, un conifère solitaire se détache au bord de la falaise. Je l’interprète comme l’individu face au monde à la fois enraciné et vulnérable. Il est entouré de feuillages qui forment un tunnel naturel, une percée visuelle guidant le regard, et cette ouverture, façonnée par la végétation, évoque subtilement la forme d’un cœur. À l’arrière-plan, la mer discrètement visible évoque une idée de profondeur, d’évasion et d’ouverture sur l’ailleurs. Cette photographie se veut une invitation à la contemplation et à la reconnexion à notre environnement.